Biographie

Théodore Gérard HANSSEN, est né le 10 août 1885 à Wonck près de Liége en Belgique. Son père, suédois d’origine et commerçant ambulant, fut fait citoyen belge par le Roi pour avoir participé activement aux événements qui amenèrent le Roi Léopold au pouvoir et à la mise en place de la monarchie constitutionnelle.

Après avoir fait ses « humanités » à l’école des Beaux Arts Saint Luc de Tournai, il fit ses études aux Beaux Arts et compléta ensuite sa formation en fréquentant différentes académies d’art en France et en Belgique (Jullian…etc.) et en effectuant des voyages notamment en Italie et en Grèce. Il fut aussi très attentif aux différents mouvements artistiques et intellectuels européens comme le Bauhaus allemand et toutes ces répercussions.

Carte identité Service Santé

dscn2921

Au cours de la Première Guerre Mondiale, il combattit dans un premier temps dans l’armée belge puis fut enrôlé volontaire dans l’armée française sous l’uniforme belge.

Blessé en 1915, sur du front de l’Yser, il fut d’abord évacué à Saint Adresse en Seine Maritime (période durant laquelle il fit la connaissance de sa future épouse Maria Ganther, infirmière militaire de la Croix Rouge et fille du Général Ganther) puis à Chartres où il passa une partie de sa convalescence. Ses nombreuses et longues visites à la cathédrale et la contemplation de ses magnifiques verrières confirmèrent son attirance vers l’activité de maître verrier qu’il exerça ensuite toute sa vie.

Atelier Barillet

atel_barillet1

Rendu à la vie civile, il fut professeur de dessin à l’école St Nicolas de Buzenval en région parisienne et fréquenta les Beaux Arts.

Il se consacra d’abord aux différentes disciplines du dessin et de la peinture et les enseigna, mais sa curiosité d’esprit l’amena à s’ intéresser dans le même temps à différents arts appliqués, à leur histoire et à leurs techniques : tapisserie, mosaïque, émaux et plus particulièrement vitrail.

Il rencontra en 1922 Louis BARILLET, peintre verrier avec qui travaillait depuis peu Jacques LE CHEVALLIER, peintre, ancien élève de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Il se joignit à eux et oeuvrèrent en parfaite collaboration dans l’atelier du 15 Square de Vergennes Paris XV jusqu’en juin 1940 ou l’arrivée des troupes allemandes les amena à se séparer. Pendant cette période, ce trio d’artistes parisiens fut avec quelques autres artistes à l’origine du renouveau du vitrail en France, Mouvement de l’Art Sacré,(ainsi que le disait l’écrivain historien d’art Joseph PICHARD).

Vierge Noire 1940

dscn2802

Théodore Gérard HANSSEN réalisa de nombreuses œuvres destinées à orner les églises et monuments restaurés ou reconstruits dans les régions dévastées par la seconde guerre mondiale, à embellir des édifices nouveaux ,civils ou religieux, dans ce grand élan de recherche et d’ idée que fut cette période.

Sans entrer dans les détails, on peut citer quelques lieux ou son talent s’exprima:

  • Basilique de la chapelle Montligeon (Orne)
  • Exposition des Arts décoratifs, Paris 1925, Pavillon du Vitrail
  • Chapelle du collège Saint François à Alençon (Orne)
  • Basilique de Trois Ave (Notre-Dame de la Trinité): à Blois
  • Cathédrale du Luxembourg (GRAND-DUCHÉ)
  • Nouvelles verrières de la cathédrale Notre-Dame de Paris,

12 grandes verrières réparties entre 12 artistes :

  • Exposition Universelle, Paris 1937
  • Pavillon du Vitrail
  • Pavillon Pontifical

Et de nombreuses églises nouvelles édifiées dans la région parisienne dans le vaste programme dit « les Chantiers du Cardinal Verdier », 1937-1939.

Théodore Gérard HANSSEN fut sociétaire et membre du Jury de la Société Nationale des Beaux Arts et participe à différents mouvements de recherche artistique, notamment au « Mouvement de l’Art Sacré »
Il prit aussi part à un certain nombre de manifestations et aux confrontations d’idées et d’expressions qu’elles permettaient :Salon d’Automne , Salon de la national des Beaux Arts et des Artistes Français, Exposition d Arts Sacré, Salons divers et exposition internationales: Paris, Cologne, Rotterdam, Barcelone, etc.. Il a obtenu aux expositions de 1925, 1931,1937 de Madrid, de Barcelone, de Rome, d’Anvers, D’Amsterdam… des Diplômes d’Honneur et Médailles d’Or.

Diane chasseresse

dscn2738

En 1939 survient la guerre. Il n’était plus question de le lancer des programmes de vitraux, sauf à terminer ce qui était en cours, et à protéger ce qu’ il existait (Programme de Dépose des Grandes Verrières auquel il participe activement). En juin 1940, à l’arrivée des troupes allemandes vers Paris, Théodore Gérard HANSSEN avec son épouse et deux de ses enfants et des amis partent en Corrèze d’abord ,Eyguerande, puis vint en 1941 rejoindre d’autres amis repliés à Roanne. Il demeure dans cette ville après la fin des hostilités jusqu’en 1957 et repose à Saint Nizier-sous-Charlieu, à proximité de l’église qu’il affectionnait tant.

Durant ces 15 années, il créa de nombreuses œuvres en France et à l’étranger pour lesquelles il fit souvent appel à la collaboration de différents ateliers de verriers en province pour ce qui concernait les opérations matérielles de coupe de verre, d’assemblage en plomb et de cuisson après peinture en grisaille. Il convient de citer les Ateliers Thomas de Valence, les Ateliers Gouffault Orléans, Chigot à Limoges…. Il se réservait toujours outre la création (maquettes, cartons grandeur nature), le choix des verres et la peinture en grisaille des visages, des modelés, etc.
Son expertise dans la cuisson du verre,l’alchimie des oxydes ,le travail à l’acide ont donné à ses vitraux la magie de la lumiére et de la couleur.Il a su tirer pleinenemnt partie du savoir faire et des palettes de verres antiques des Verreries de Saint-Just Saint-Rambert-Loire- maintenant Groupe Saint Gobain-tout en nouant une relation amicale solide de sensibilité et d’estime avec le Directeur de l’époque Monsieur Vergnery.
Il convient de noter durant ces années roannaises, la formation qu’il confère à un jeune homme plein de talents, de sensibilité et de curiosité du nom de Pierre Etaix : « Cinéaste et acteur français .Gagman de Jacques Tati (Mon Oncle, 1958) ; clown, il allie dans ses films le burlesque et l’émotion (Le Soupirant 1963 ;Yoyo , 1965. » Le Petit Larousse.
Nous profitons de cette occasion pour témoigner toute notre amitié à Pierre et le remercier pour sa participation active à la création de la logotype de notre site et espérons de tout notre coeur avoir le plaisir de revoir ses oeuvres sur les écrans et que tous les Roannais et amateurs du 7 éme Art seront se mobiliser pour que ces grandes oeuvres soient portées à la connaissance du public.Elles le méritent,… une bouffée qualitative d’émotion et de tendresse dans un monde aseptisé et trop normatif…

Un Artiste COMPLET

mini_portrait2_tgh

Cette brève rétrospective serait incomplète si après avoir rappelé l’essentiel de son œuvre de maître-verrier, il n’était pas fait état des nombreuses activités marginales de Théodore Gérard HANSSEN : peinture, gouache, aquarelles, encres de chine, compositions pour mosaïque ou tapisserie et surtout ses émaux appliqués sur différents matériaux utilisés en éléments muraux.

Dans ces domaines se manifestait encore la richesse de son talent et sa diversité avec toujours le même souci de la simplicité et de la pureté d’expression qui était un des traits marquant de sa personnalité, de son exigence, du faire beau en faisant simple, pour faire partager, être accessible et disponible. L’art du vitrail n’était-il de pouvoir éduquer, sensibiliser les humbles qui ne savaient pas lire,mais qui savaient comprendre par l’intelligence du coeur,grâce à la couleur et la lumiére?

Théodore Gérard HANSSEN est décédé le 29 Septembre 1957 et repose au cimetière de Saint Nizier-sous-Charlieu, Loire-42-à 20 kilomètres de Roanne à proximité de l’église qu’il affectionnait tant et où l’on peut admirer ses vitraux réalisés en collaboration des Ateliers Thomas de Valence avec qui des relations plus qu’amicales furent nouées et qui perdurent au fil des générations avec une certaine émotion et un profond respect réciproques.

Émail sur pierre de Volvic

dscn1128

Dans ses créations on peut mentionner particulièrement :    

  • La Basilique du Sacré Cœur de Montmartre de Paris (33 grands vitraux à figure);
  • La Basilique d’Echternach (Grand Duché de Luxembourg);
  • La cathédrale du Luxembourg (suite du programme d’avant guerre);
  • La Cathédrale Saint – Dominique à Québec (Canada);
  • Église à Toronto (Canada);
  • Église de Cradoch ( USA);- Cathédrale de Richmond (USA);
  • Église de Aïn Temouchent (Oranie Algérie);
  • Église Saint-Léo à Ontario (Canada);
  • Église Sainte-Odile à Brundstatt (près de Mulhouse );
  • Église Notre-Dame de la Paix (Colmar);- Église de Creutzwald (Moselle)

Et de nombreuses églises notamment en Loraine, Alsace, Bretagne et  Normandie et plus près de nous en Lyonnais, Forez, Roannais certaines œuvres importantes, d’autres plus modestes:

  • Église de Chalmazel et chapelle du château; 
  • Église  Notre-Dame de la Paix à Saint-Étienne, vitraux et chemin de croix en émaux sur dalles de pierre de lave de Volvic;
  • Église de Saint-Nizier-sous-Charlieu;
  • Église Saint-François Régis (Saint- Etienne);
  • Église du Marais (Saint- Etienne);
  • Église de Pradines;
  • Église de Saint-Maurice-Sur-Loire;
  • Église Saint-Martin à Riorges près de Roanne ;
  • Chapelle du Collège Saint-Michel à Saint-Etienne (vitraux et fresques);
  • Chapelle du petit séminaire Saint-Gildas (Charlieu);
  • Église de Saint-Didier-sous-Rochefort (Forez);
  • Chapelle des Maristes à Izieux près de Saint-Chamond;
  • Église Saint-Étienne à Roanne;

Et quelque verrières sur des sujets profanes, mythologie, sports, etc.., dans des habitations particulières ou dans des lieux publics.